16 juin 2010
UN POEME
LE PETIT CHAT
( Edmond Rostand)
Ses yeux jaunes et bleus sont comme deux agates.
Il les ferme à demi parfois, et reniflant
Se renverse, ayant pris son museau dans ses pattes,
Avec des airs de tigre étendu sur le flanc.
Mais le voilà qui sort de cette nonchalance:
Brusquement il devient joueur et folichon.
Alors, pour l'intriguer un peu, je lui balance,
Au bout d'une ficelle invisible, un bouchon.
Il fuit en galopant et la mine effrayée...
Puis revient au bouchon, le regarde, et d'abord
Tient suspendue en l'air sa patte repliée,
Puis l'abat, et saisit le bouchon, et le mord...
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