EN VALLEE D'ASPE ( suite)
Par on ne sait quel aveuglement, des méchants, dit la légende, loin de s'agenouiller comme le taureau devant la statue miraculeusement revenue la jetèrent dans le Gave.
Mais,stupéfaction, la statue fendant le torrent remonta sur le rocher où le taureau l'avait découverte.
Lors, on y construisit une chapelle et les foules commencèrent à accourir.
Croyez-vous en avoir fini avec les merveilles? Pas encore.
Car le rocher sur lequel fut trouvée la statue se mit à faire des siennes. Sitôt avalée sa poussière, femmes en couches et malades fiévreux s'en trouvaient mieux. Chacun alors de débiter la roche pour en emporter chez lui quelque éclat. Mais, ô miracle , - rassurez-vous, c'est le dernier- malgré tous ces prélèvements qui auraient dû le faire promptement disparaître, le rocher ne vit en rien son volume diminuer.
LA STATUE
Après les paillettements de la légende, les réalités de l'Histoire. Quelle qu'en soit l'origine, et bien savant qui la trouvera, depuis 7 siècles, à Sarrance, une même statue est vénérée. Statue de pierre, très grossièrement sculptée, représentant la Vierge et l'Enfant.
Dans les débuts du XIXe siècle, un accident brisa l'Enfant et la tête de la Mère. Dans un caillou du Gave, un maçon sculpta un semblant de tête qui affubla Notre Dame de Sarrance jusqu'en 1890. Cette année-là le Pape Léon XIII offrit une couronne à la Vierge de Sarrance pour honorer un des plus vieux pélerinage de France. Etait-il pensable de couronner une tête aussi laide? On s'adressa à un ciseau plus expert que celui du maçon et l'on fit à Marie une tête plus digne de la couronne du pape. On profita de l'occasion pour remettre dans ses bras un nouvel Enfant Jésus!
Une tête de 118 ans sur un corps de 7 siècles, telle est la statue que l'on vénère aujourd'hui.
PASSEZ UNE BONNE SEMAINE !