NE PAS SUBIR
MAIS OFFRIR...
Je m'étais préparée à la mort, pas à la vieillesse.
J'avais imaginé que ma mort mettrait un point final à une vie pleine et active. Ce serait comme la fin d'une course éperdue. Je basculerai d'un seul coup dans les bras du Seigneur, me laissant totalement envahir par sa vie, dans une intériorité d'amour réciproque.
Il n'en est pas ainsi.
Je sais maintenant que je dois attendre ce moment ultime.
Il me faut passer par l'épreuve de la grande vieillesse. Accepter les préliminaires de la mort, avec la faiblesse physique, la dépendance.
Ma mort est proche. Je me prépare à mourir en privilégiant ce qui est prioritaire pour ce laps de temps qui me reste à vivre. C'est une étape importante qui m'est donnée pour une remise en ordre intérieure avant de me présenter devant le Seigneur. Il ne me demandera pas quelle place j'ai occupée dans les sondages, ni combien de livres j'ai vendus !
J'ai choisi " de ne pas subir mais d'offrir", selon la profonde expression de mère Marie-Gonzalès, une supérieure qui me marqua du temps de ma formation.
J'offre les frustations de ma vieillesse.
J'offre mes articulations usées.
Je présente dans la prière, les misères physiques de mon corps.
J'entre consciemment dans le déclin de mes forces, qui s'accentue de jour en jour.
Je me recentre sur le coeur de ma vie, l'élan profond qui, très jeune m'a portée vers le Christ, mon Seigneur et mon Sauveur !
( Soeur Emmanuelle) extrait de Mille et un Bonheurs.