Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
L'ETOILE
L'ETOILE
Publicité
L'ETOILE
Archives
Newsletter
0 abonnés
2 août 2006

SOUVENIRS 2

                                                        LE COUTEAU du FRERE LUC

Il y a de cela bien longtemps, longtemps... Celui que nous appelions Frère Luc et que nous connaissions à Jurançon depuis sept ans avait un couteau de poche qui ne le quittait pas. Depuis quand l'avait-il? Depuis toujours. Dès sa plus tendre enfance, Roger, (c'était son nom de baptême) , apprit à se servir d'un couteau, avec lequel il fabriquait des jouets bien moins chers que ceux que nous admirons dans les magasins: petits moulins à eau, petites hélices tournant au moyen d'une noix, des sifflets...et quels sifflets!.

Il y a comme ça de par le monde, des êtres qui ont besoin d'un couteau tout pacifique.

Quand il devint maître d'école c'est à de plus hautes besognes que fut employé le couteau. Il y a tant de crayons à aiguiser dans une classe, tant de pages à couper, tant de cartons à découper et tant de services à rendre, car notre Frère était éminemment serviable.

Enfin, sur le tard de sa vie, après avoir consacré quelques quarante années à l'enseignement, le Frère Luc est venu à Jurançon.Il continue à déployer son activité à l'oeuvre de l'école d'une façon indirecte. Nous n'imaginons pas ce qu'un couteau peut rendre de services quand on a la charge d'un jardin, d'un poulailler, d'un clapier: c'est d'un usage quotidien.

Ce couteau? Un vrai Laguiole, il n'en voulait pas d'autres. Il faut savoir qu'en Rouergue, quand on dit couteau, on pense Laguiole. Le Frère Luc l'aiguisait soigneusement et l'usait doucement. Il se résignait à le remplacer... mais le dernier ne lui faisait pas oublier le précédent qui avait tant de qualités...

Le Frère Luc n'est plus, il a laissé son couteau: j'en ai hérité et je ne le cèderai pas. Bien qu'il soit tranchant, il ne parviendra pas à couper le souvenir de l'amitié qui nous unissait.

                                                                                                                                                                                 écrit par Jean Valat en 1972portada

Publicité
Publicité
Commentaires
Publicité